À l’aube du Défi Bonneville 404
Depuis plusieurs années, j’accumule compulsivement le pédalage. Depuis cet hiver toutefois, j’ai changé mon point de mire. L’importance que j’accordais au volume a cédé place à un certain intérêt à pousser des watts. Toujours plus de watts. Ayant équipé mes vélos principaux pour mesurer ces données, je suis devenue une fan de ces chiffres, où le défi d’abaisser mon w’balance est devenu le jeu de chaque entraînement. Conseillée par Guillaume, et de façon tout à fait logique, nous avions comme objectif de l’hiver d’augmenter mon FTP afin de m’aider à accomplir mes défis de longues distances.
Le hic, c’est que j’ai pris goût à la puissance. Je sais qu’encore dort quelque part en moi ce plaisir du vélo « all day long », zen et méditatif mais aucunement chochotte, intense sans être à fond. Pourtant, j’ai développé une maligne satisfaction à atteindre un NP toujours plus haut.
Le défi de l’été a été de concilier ces paramètres, entre le désir de la puissance et le plaisir de l’endurance. Le plan a donc été de renouer avec les longues distances. Le très connu pour moi Montréal-Ottawa a été un premier pas, fait juste pour le plaisir de comparer l’aisance par rapport à cette même route faite quelques fois les années précédentes.
J’aurais aimé faire davantage. La vie en a décidé autrement. J’avais prévu faire la traversée du Vermont. Avec la petite famille de mon frère comme « sherpa » accompagnateurs sur ma route, j’ai semble-t-il impressionné la puce de Rafaëlle, 4 ans, qui voyait sa tante apparaître à vélo, aux points de rencontre, alors qu’elle avait déjà parcouru une route qui lui semblait très longue en voiture. Mais le voyage ne s’est pas déroulé comme espéré. Une douleur au genou est apparue aux premiers tout premiers kilomètres, qui étaient une grimpe abrupte d’une quinzaine de bornes. La douleur ne m’a pas quittée de tout le parcours, m’empêchant rudement de pousser comme je le désirais, comme je m’en savais normalement capable. J’ai malgré tout toléré cette douleur pendant 228 km, entre Brattleboro, lieu de départ, et Burlington, où j’ai pris la sage décision de ne pas poursuivre le chemin mais plutôt de rentrer à Montréal en voiture, avec mes sherpas. La route qui devait s’étendre sur 386km s’est arrêtée là. Sans de regret, mais plutôt avec la satisfaction de m’être respectée, pensant avec sagesse qu’il ne valait pas la peine d’aggraver une potentielle blessure dont je ne connaissais pas la source à ce moment-là.
Après tout, ce défi n’était pas un objectif en soi, mais plutôt une préparation à l’ultime défi de la saison; le 404 km du défi Bonneville, à venir. Le but était de mettre à l’épreuve mes capacités de gérer ma puissance nouvellement acquise, jumelée avec ma capacité d’endurance que j’avais déjà depuis quelques années. Mais aussi d’améliorer mes plans d’alimentation de d’hydratation sur la route, encore perfectibles. Ceux-là font partie intégrante de la bonne performance, et de l’aisance à accomplir un tel défi. Après tout, c’aura peut-être été une défaillance de ma course de l’année dernière (ça, et/ou la mauvaise gestion du froid), m’ayant coûté une demi-heure d’arrêt nécessaire avant de terminer mon second 202 km de mon premier défi Bonneville.
J’aurais voulu davantage pour la préparation. Plus de longues distances. Parce que la vie est la vie, d’autres « balades » initialement prévues n’ont pas eu lieu. Mais parce que la vie est bonne, mon genou ne manifeste plus du tout d’inconfort, m’apportant un grand soulagement, ainsi qu’une pensée particulière à Warwick Long et Josiane Raymond pour leurs soins généreux. Les watts continuent à me surprendre par leur hausse. Et la motivation est au plafond. Je suis sur la bonne route : celle de Tremblant pour le défi Bonneville !
C’est avec un enthousiasme débordant et irrépressible que j’ai passé cette saison avec ma perle de Marinoni, cette année rehaussée de Record EPS. À précisément une semaine de la course Bonneville, j’ai les jambes toniques et pleines d’entrain. Comme jamais. J’ai un élan de super héros dans les poumons. Et une myriade d’étoiles dans la tête. Je mets à l’épreuve ce corps qui lui-même m’a jadis mise à l’épreuve. J’ai une envie folle de me dépasser, et de vivre cette grisante satisfaction d’avoir tout donné. Fini l’obsession, place à la passion. Mais quelle passion !
Tour du Silence
Demain le 15 mai sera dans plusieurs régions le Tour du Silence. Chantal Vanasse a l’occasion d’être la porte-parole de l’événement à Laval. Voici en ses mots ce que reflète ce Tour.
C’est avec une fierté certaine que j’assume ce rôle de porte parole pour l’événement du tour du silence. Pour les deux raisons que je suis une cycliste aguerrie depuis plusieurs années, ayant subi un grave accident vélo contre poids lourd en 2011. Ce qui aurait pu me coûter la vie, la pratique du vélo, n’a repris que de plus belle, plus intensément, sans jamais que je connaisse la peur de remonter, tellement mon amour pour le sport a toujours été dominant.
Malgré mon expérience malencontreuse en 2011, je n’entretiens pas l’idée que ce sport soit dangereux. Il comporte des enjeux, comme la plupart des sports, mais comme la vie en générale aussi. Mathilde Blais, décédée à vélo en 2014, était mon élève des cours d’éducation somatique que j’enseignais avant mon accident. J’ai été personnellement touchée de la mort de cette jeune femme qui avait un mordant franc dans la vie. Clément Ouimet était une figure connue du monde du cyclisme; sa mort a suscité une grande mobilisation. Les autres, on les oublie tristement. Un vélo blanc est un emblème du manque de cohabitation. Il ne transporte trop souvent pas le nom de son défunt. Quoiqu’il en soit, cet emblème devrait porter à réfléchir, pour tout un chacun. C’est la raison initiale du Tour du silence. Se rappeler.
Mais aussi réfléchir, donc. Avec tous ces kilomètres parcourus, et par une conscience que j’ai toujours eue, sur la route je m’applique à une conduite modèle. Je m’applique aussi à une conduite sécuritaire. Malheureusement, les deux paramètres ne sont pas toujours conciliables. Il faut user de jugement, de vigilance, mais sans refréner nécessairement notre plaisir de la vitesse, je crois. C’est possible. Après tout, un arrêt bien fait n’est qu’un prétexte pour un meilleur entraînement en « stop and go », non !? Que le plaisir d’une nouvelle accélération grisante. Respectant tout du code de la route, c’est pourtant pour avoir pensé qu’on respectait ma priorité évidente que j’ai été heurtée par ce poids lourd alors que je m’entraînais sur l’avenue Masson à St-François. Sept longues années en arrêt de travail. Et des conditions qui auraient pu mettre en jeu mon parcours en danse contemporaine et en éducation somatique.
Ce que je veux partager ici, c’est donc ma passion du vélo d’abord. Mais de dire qu’elle est tout à fait conciliable avec la sécurité, le respect du gros bon sens routier (je n’oserais ici dire des règles, qui sont souvent à notre détriment), et surtout du partage de la route. Bien séance, contact visuel systématique aux intersections, conscience de l’autre. Et malheureusement, rester éveiller à la notion que l’autre (cycliste, piéton, conducteur) ne rend pas toujours la pareille de cette conscience, mon accident me l’a démontré.
J’aime finalement ne pas généraliser et tenir un discours du « bon » et du « méchant moyen de transport. Des rebelles, il y en a, quelque soit ce que l’on conduit, pieds, guidon, volant. Il faut simplement conscientiser tout le monde utilisant la route qu’il s’agit d’un terrain commun où circulent différents moyens de transports, qui ont différentes conditions, avec différents degrés de sécurités.
C’est sûrement ma profession d’éducatrice somatique qui me fera aller sur cette conclusion; la conscience de l’autre serait selon moi la ligne de conduite principale à adopter. Ça, et le plaisir, bien sûr !
Jouer au vélo
Le premier événement de 404km, au Défi Bonneville, réalisé en septembre 2018, n’a été qu’un apéro. Qui m’a ouvert l’appétit sur une faim que je crois bien insatiable. Rouler plus ? Le puis-je vraiment, après avoir fait des années successives de 45 000 et 48 000 km ? Ce ne serait pas sain. Que dire de rouler mieux par contre ? Oh là, on ouvre une porte! Grande ouverte par les compétences, l’équipement et surtout la générosité infinie de Guillaume, à Hors Catégorie.
Le projet sur la table, on laisse une récupération de fin de saison (le mieux soit-elle puisque je continue à rouler à « mon rythme »; quelques heures par jour). En décembre finalement, on passe le pas de cette porte. Je commence à « jouer » de façon régulière à la boutique. Oui parce que j’ai tellement de plaisir à me donner à bloc sur les joujoux vélos et « smart trainer » de Guillaume que je ne sais le voir autrement qu’un jeu. Il parait même que je souris lors d’un test de FTP, c’est pour dire!
Les premiers pas sont donc de faire ce fameux test; le FTP. Pour faire le point sur mes capacités. Sans attente, puisque j’ai un entraînement peu conventionnel, fort en volume mais faible en intensité, Guillaume et moi restons malgré tout un peu surpris du résultat. Bas. J’apprendrai par contre trois jours après ce test que j’ai une anémie « dans la cave », pour citer ma médecin. Nous relativisons et ne faisons donc pas un cas du résultat, gardant pour seul objectif d’observer la progression des données, dans un respect certain de ma condition. Je m’entraîne donc avec l’autorégulation que je me connais; en écoutant mes limites du moment, sans pour autant être chochotte.
Quelques entraînements en décembre, donc. Puis une pause des fêtes, des « games » avec Guillaume, mais aussi des cours d’aquaforme et d’aquaspining que je donne, qui me drainent beaucoup d’énergie. La relâche, de même que les suppléments de fer et les modifications alimentaires conseillées par ma nutritionniste sportive (Merci Ève Crépeau !), sont bénéfiques. Dès le retour en janvier, Golden Cheetah est content. Guillaume et moi aussi.
À raison de deux fois semaine en intensité, d’abord on alterne aléatoirement entre des
simulations; Tourmalet, Ventoux, Mortirolo, et des entraînements par intervalles, ceux-là plus anaérobiques. Le reste des jours de la semaine, en plus des cours que j’ai recommencée à donner, j’accumule du volume sans objectif d’intensité, fidèle à l’entraînement que j’ai l’habitude de faire depuis plusieurs années; on ne perd pas ses vieilles habitudes. Après quelques semaines, Guillaume convient que ces deux entraînements structurés par semaine seraient plus payants à être focalisés sur l’intensité par intervalles uniquement. GO !
Que dire de tout ça !? De développer de plus en plus cette passion pour le #toujoursplus ! Pour la devise inscrite sur un bib de Hors Catégorie; « Quand y’en n’a plus, y’en a encore » que je me dis et aussi constate si souvent en cours de séances. Que dire de cette euphorie grisante de fin d’entraînement quand toute la chimie de mon corps me remercie d’avoir tout donné. Un sourire béat irrépressible ! C’est ça; jouer au vélo.
Le 13 janvier dernier, j’ai officialisé mon inscription pour le 404km 24h. Alors que j’avais fait cette épreuve sur deux jours en 2018, ma participation à la version « all in » de l’édition 2019 est un nouveau défi qui m’enthousiasme plus que tout. Avec cet entraînement des lunes plus structuré, je me sens grisée, allumée ! Gonflée à bloc. Déjà !!! Après chaque entraînement avec Guillaume, c’est avec un plaisir certain que j’apprends à lire les dédales de Golden Cheetah, et à en constater les résultats émis par la lecture. Le 26 janvier, j’ai refait un test FTP. Avec une hausse très satisfaisante. À la fois démontrant que l’anémie est en bonne partie derrière moi, et/ou que les bénéfices de l’entraînement se font déjà ressentir. On aime ça ! Bien sûr, il faut rester réaliste, qu’une telle courbe ne gardera pas son ascension de façon régulière, mais quoiqu’il en soit, on ne peut espérer que du bon de tout ce processus. Et de toute façon, ce n’est qu’un chiffre. Qu’un résultat représentatif du plaisir que j’ai. Pas un
objectif en soi. On atteindra ce qu’on pourra. Parce que je veux avant tout jouer au vélo.
Je poursuis de jouer, raffinant tout de ma technique, depuis la finesse de mon coup de pédale jusqu’à ma capacité, jusque à plus ou moins efficiente et plus ou moins aisée de m’hydrater.
Reste encore beaucoup à faire. Chaque entraînement est un plaisir. Après bien sûr, mais surtout pendant. Sentir que cette bibitte humaine qu’est mon corps a encore tant à me révéler en termes de capacités a vraiment quelque chose d’exaltant.
Jouons !!!
Rigidité et rapidité
Il y a quelques temps, nous avons publié un article sur le sujet de la rigidité des cadres, et comment elle affecte la performance.
GCN Tech ont aussi publié une excellente vidéo qui démontre ces concepts de façon visuelle. Les chiffres, c’est bien, mais le voir c’est le croire 😉
Se tremper le gros orteil aux ultra-courses
Depuis le début de l’été, et de tout le projet avec Guillaume, la cerise sur le sundae était la perspective d’une ultra-course. Pour me tremper le gros orteil dans ce circuit, j’ai choisi de participer au Défi 808 Bonneville.
Tout l’été, je roulais en envisageant faire l’épreuve totale, le 404km « one shot ». Je faisais des grandes distances (+- 200km), allant jusqu’à faire, quelques semaines avant la course, le 280km qui sépare Montréal et Québec. La facilité avec laquelle j’ai fait cette distance me donnait confiance d’être capable d’en faire beaucoup plus. Le hic, c’est que ma paresse, et le fait de ne pas avoir de voiture pour rouler loin de Montréal, avait limité mon entraînement dans les côtes. Le CH, c’est beau, mais sur 200km, ça vient lassant un peu ! Aussi, pour effectuer le 404km qui roulait en partie de nuit, les règlements de la course obligeaient à avoir un véhicule de soutien, avec deux conducteurs, ce que je n’ai pas su trouver, à trop court terme avant l’événement. Je me suis donc résiliée à faire l’épreuve dite de jour, consistant à 202km le samedi, et 202km le dimanche, sur le même parcours. C’est une première expérience, et on avait décidé de prendre cette distance comme un apprentissage de mes capacités, ce qui convenait tout à fait.
Allez hop, inscrite donc à l’épreuve, je me rends à Tremblant, avec mon cher papa, qui m’a chaudement accompagnée pendant toute cette expérience. Comme véhicule de soutien entre autre, pouvant être seul puisqu’il ne roulait que de jour, mais surtout comme papa aimant qui n’a pas assez de main pour taper dans le dos de sa fille pour l’encourager et la supporter.
Le matin du départ, l’excitation est à son comble. J’ai envie de pleurer, de peur un peu, de hâte aussi, de fierté surtout de sauter dans cette épreuve qui compte quand même comme autres participantes une olympienne (la triathlète Amélie Kretz), et d’autres athlètes d’élite notables. Je ne le fais pas pour me mesurer à elles, mais les avoir à mes côtés sur la ligne de départ a quelque chose de grisant. Au final, je suis moi contre moi-même, je veux faire de mon mieux, c’est cliché mais c’est la stricte vérité. Je serre fort mon père, mon accompagnateur, mon courage; on y va.
La première journée se passe à merveille. Sous le soleil et les +-16 degrés revitalisants, je mange les kilomètres avec une aisance et une détermination sans pareil. J’ai des éclats de rire sporadiques, juste parce que je suis heureuse d’être là. Je fais régulièrement des thumbs up à mon père quand je le croise dans ses sauts de grenouille qu’il fait avec moi. La route va bon train. Je suis étonnée de ne pas être si déroutée par le dénivelé, qui compile environ 2000m de grimpe dans la journée. Pendant les quelques murs, abrupts mais plutôt courts, je garde en tête le principe des allumettes que Guillaume m’a initié avant mon départ ; « tu as un nombre limité d’allumettes. À chaque fois que tu vas dans le rouge, tu en claques une. Elles ne sont pas renouvelables ». Alors je garde mes allumettes pour quand ça vaut vraiment la peine. Et je crois que je le gère bien.
Le matin de la deuxième journée, je me sens bien. Je n’ai ni mal aux jambes, ni ne ressens de fatigue. J’ai confiance. L’adrénaline n’est pas moins présente que la veille, alors je sais qu’elle peut m’aider à garder mon oumph !
Le parcours de la deuxième journée en est un de fort dénivelé (2700m dans la journée). Moins de murs que la veille mais de très longues montées qui se succèdent les unes après les autres, sans trop donner de répit. Je garde en tête la loi des allumettes… Mais je crois que mon nombre de ces petits bâtons n’aura pas été suffisant pour le parcours, ou aura été mal géré. Cette deuxième journée est plus difficile. Au 140e km, je frappe un mur. Déjà depuis le 120e kilomètre, quand je croise mon père, je lui glisse que je suis épuisée. Puis la route se met à chanceler, et à avoir des points noirs. Non, ce n’est pas la route qui est ainsi; ce sont mes yeux qui déroutent ! Il faut dire aussi que je me rends compte que je n’ai pas assez bu, ne trouvant pas le temps de le faire entre les grimpes en danseuse et les descentes à 60km h. Mauvaise gestion, donc. Inexpérience, sûrement. Je dois m’arrêter. Les médics passent par là, m’offrent de me réchauffer dans leur voiture parce qu’il y a aussi le facteur froid que je combats, qui me prend beaucoup d’énergie. Parce que le froid est exécrable. +-8 degrés, et un vent coriace qui gèle les os, surtout dans les descentes, nombreuses. Pendant trente minutes, je ne vois pas comment je pourrais repartir. Pourtant, je n’ai pas baissé les bras. Je sais que je trouverai la force de terminer les 60 km restants, même si ce serait à un rythme plus bas. Hors de question que j’abandonne. J’écoute mon corps malgré tout; je le consulte, lui demande s’il est d’accord avec cette idée de remonter sur mes roues. Il acquiesce. On repart finalement.
Ces derniers 60km n’auront pas été les plus puissants du monde, loin de là. Mais c’est avec une fierté certaine que je franchis la ligne d’arrivée, alors que plusieurs ont abandonné en cours de route. J’ai fait un temps total de 18h12m27s pour les deux journées. 22e position « over all » (44 participants), 8e fille sur 14. Pas mal, pour une première, et pour une fille qui ne savait pas faire des côtes.
Descendue de mon vélo, j’ai évidemment un peu pleuré dans les bras de mon papa, cher complice de toute cette aventure. Lui aussi était très émotif, stressé par les hauts et les bas que je venais de lui faire vivre. Surtout les hauts. Ma petite famille m’attendait à la finale. On a tous célébré ce qui était pour moi le premier accomplissement de, je l’espère bien, une belle série d’expériences dans le domaine.
Ce 404km de jour est une première, mais pas une dernière. J’ai la piqûre, et je réagis fortement ! Je suis déçue que la saison soit terminée et qu’il faille attendre à l’année prochaine pour reprendre ces expériences. Mais je ne cesse pas de rouler, et l’entraînement de cet hiver, entre autre accompagné du savoir (et du matériel intelligent !) de Guillaume m’aidera à être beaucoup mieux préparée pour la suite. Je suis en amour. Avec mon vélo, mon beau Marinoni chéri, mais aussi avec les ultra-distances et le sentiment ultime de dépassement qu’elles me procurent !!!
La légende
Quel bon moment pour vous annoncer la bonne nouvelle que nous ouvrons sous peu dans notre nouvel espace en plein cœur du Mile End! Aujourd’hui marque aussi une étape importante d’un projet particulier qui a débuté au printemps dernier.
Pour ceux ne la connaissant pas, Chantal est une cliente depuis notre tout début qui a l’habitude d’avaler les kilomètres à un rythme effarant. Une nouvelle chaîne par mois, pour vous donner une idée… Une question nous revenait en tête constamment: que se passerait-il si Chantal avait un vélo performant au lieu de son vélo de cyclotourisme? Et bien avec l’aide de Cycles Marinoni, nous allons désormais le savoir!
Chantal nous fera part de ses aventures à vélo sur notre blogue et sur son compte Instagram. Je la laisse d’ailleurs nous raconter la naissance de cette collaboration de son point de vue. À très bientôt!
« Mais qu’est-ce que t’as fait aux vélos dans une autre vie pour avoir un karma de ma&?*% avec eux dans cette vie-ci ?!? »
C’était l’interrogation de Guillaume qui me voyait arriver avec les vélos trop rapidement sur-usés. Située à trente mètres de chez moi, j’ai adopté la boutique Hors Catégorie depuis pratiquement son ouverture. J’y amenais régulièrement mes vélos. En fait, sur une base si constante que Guillaume n’y comprenait rien; « Qu’est-ce que fait cette cliente pour ronger ses chaînes à ce point, et à ce rythme si rapide surtout ?! »
En janvier d’une année, c’est naïve mais fière que je lui annonce le résultat de mes statistiques de l’année qui venait de s’achever. Probablement l’année où j’avais fait l’équivalent de 43 000km (comprenant le « trainer »; 7\7jours, été comme hiver), il y a deux ans. « Ceci explique cela », que j’ai pu lire dans les billes pers, alors écarquillées, de Guillaume : il venait de résoudre l’énigme de mes vélos sur-usés. Moi, jusqu’alors, je ne lui disais pas mon kilométrage parce qu’il allait de soi. C’est normal pour moi, rouler plusieurs heures par jours. Tous les jours de l’année. Ma dernière pause ? 5 décembre 2014. Le genre de date dont on se souvient. Mes stats ? 2017 : 48 369 km, 2016 : 45 414 km, 2015 : 43 693 km, 2014, 38 392. Avant ça c’est moins fou… Mais intense malgré tout. Dans les 20 000. Nombreux sont les gens qui me répondent « Je fais moins avec ma voiture » Comme quoi je dois avoir le moteur bien huilé !
À la boutique, j’avais appris un jour qu’ils s’étaient mis à me surnommer « la légende »…
Jules m’a demandé quelle est la genèse de la « wondercycliste » que je suis. « Quelle mouche radioactive t’as piqué ? » La vérité ? Ce n’est pas une mouche. C’est mille fois plus gros; c’est un camion poids lourd. Qui a tourné sur moi, alors que je m’entraînais à St-François, Laval. Multi-fractures, quelques organes abimés, traumatisme crânien évidemment, malgré le casque. Une poly-poquée, qu’ils appellent ça, à l’hôpital Sacré-Cœur, où j’ai été hospitalisée plusieurs jours, et suivies pendant quelques années. Avant cet accident, j’étais une cycliste « normale » (+-15 000km par année, intérieur compris). Le lien avec la métamorphose ? Le traumatisme crânien crée une dépression, un sentiment d’incapacité, d’incompétence suite à mes limitations cognitives qui s’installent comme séquelles. L’arrêt de travail se prolongeant, le sentiment de ne rien faire de bon dans la vie, je me suis réfugiée compulsivement dans le vélo, là seul où je me sentais forte et en mesure de me réaliser, là seul où je sentais que je pouvais accomplir quelque chose de concret. Là seul où je sentais que je pouvais dorénavant réussir, puisque ma profession dans laquelle j’étais formée ne m’étais plus accessible. On me disait de faire de l’exercice physique pour contrer la dépression. Je suis une bonne patiente, j’ai pris la prescription à la lettre. Personne n’avait jamais parlé du dosage, et la dépression était très sévère alors j’y suis allée proportionnellement ! Autre aspect; ayant « vaincu » puisque survécu à un poids lourd, sur mon vélo, je me sens toute-puissante, invincible, c’est le lieu où je suis inatteignable. Je m’accroche à ma monture pour poursuivre de me sentir forte, alors que dans « la vraie vie » je me sens une miette remplie de limitations.
Or, Guillaume, un peu fasciné par mon cas; par mes statistiques et par l’état de mes pièces usées que je lui rapportais sur mes vélos, me propose d’abord en boutade, de faire des ultracourses. Au début, je le prends réellement comme une blague, ne croyant pas que mes capacités puissent m’amener là. Parce que je ne crois pas être une cycliste si puissante, je suis seulement très endurante. Mais il me convainc que c’est justement ça, les ultracourses; de rester des heures et des heures sur sa monture. Ah pour ça, je suis capable !!! Par cette proposition, il me titille alors le passé d’athlète de compétition d’élite (dans un tout autre sport), de celle qui n’a jamais vraiment fait son deuil de cette poussée d’adrénaline et du plaisir du dépassement unique au contexte de la compétition. Je ne prends pas beaucoup de temps avant d’embrasser l’idée. Avant d’en être enchantée, et de l’adopter.
Le bénéfice que me fait miroiter Guillaume, c’est que Marinoni pourraient eux aussi être intéressés par mon cas, et vouloir m’accompagner à me construire un vélo fait sur mesure parce que mon accident a laissé des séquelles musculo-squelettiques faisant en sorte que j’ai quelques particularités. L’aventure enthousiasmait Guillaume presque autant que moi… Nah ! je pense que j’étais plus excitée que lui ! N’empêche que je voyais aussi dans ses yeux un éclat d’inspiration certaine pour tout ce projet.
Mon insomnie d’excitation des dernières semaines ne nuit pas encore au projet; je vais rouler pour l’occuper! Ou sinon, j’écris ces lignes, ou j’erre via mon compte Instagram tout naissant (kilomaitre_cv), créé spécifiquement pour témoigner de toute cette aventure de l’été, qui j’espère se perpétuera sur plus d’une saison !
Fais-un-Voeu 2018!
Votre contribution vous donne droit à :
– Une consommation de votre choix au bar du club house;
– Nourriture à volonté: des hot-dogs à l’européenne, hors-d’œuvres, bouchées, grignotines et autres plaisirs surprises préparés par les chefs de notre équipe;
– Une vente de casquettes uniques;
– Mais SURTOUT de bons moments entre amiEs et la satisfaction d’aider des enfants malades à réaliser leurs rêves.
Au plaisir de vous y voir!
Fermeture temporaire
Malheureusement, du à des circonstances hors de notre contrôle, nous sommes dans l’obligation de fermer à compter de samedi le 26 mai à 17h.
Vous pouvez nous contacter en tout temps par courriel: info@horscategorie.ca
Salon du Vélo 2018
Nous serons au Salon du Vélo cette fin de semaine! Bien hâte de vous voir pour jaser vélo à l’aube de la nouvelle saison!
Les roulements F1 Ceramic seront aussi en promotion à 25% de rabais sur toute la gamme. Un 5% de rabais additionnel sera offert avec un don à l’organisme Fait un Voeu